La guerre, on fait tout pour l’oublier mais les souvenirs, pourtant  usés, s’engouffrent dans les mémoires. Les survivants la trimballent comme un passé impossible à déposer bien qu’elle soit terminée depuis cinq ans. Le monde, avec ses plaies, ses écorchures non cicatrisées, vit sur ses traumatismes, ses peurs et s’en fabrique d’autres, la peur du communisme,   des Russes, de l’idéalisme, la peur du péril jaune, la peur de l’ailleurs.

Néanmoins, une période de prospérité débute avec la fin des conflits et ses cauchemars. C’est le tout début de l’expansion où la consommation s’apprête à devenir reine, entraînant des révolutions dans tous les domaines. Période de croissance économique, mais le terme Trente glorieuses n’est pas encore inventé.

On n’est pas riche mais bienheureux de ne plus vivre en guerre, satisfait de profiter du moindre loisir pas cher, heureux et curieux de cette société alléchante, car les technicités, comme un secret bien gardé jusque-là, éclatent comme un feu d’artifice aux quatre coins du ciel. En quelque sorte, quelqu’un s’attribue un jour la découverte des autres. Tout est une première fois. Certains s’en réjouissent, d’autres ont du mal à accepter les nouveaux concepts. Il faut du temps pour qu’ils le soient… A SUIVRE